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theatre grece

21 mars 2011

Les Demoiselles d’Avignon

avignonLes Demoiselles d’Avignon, l’une des œuvres les plus célèbres de Picasso, constitue à la fois une synthèse du XIXe (l’Olympia de Manet, les scènes de harem composées par Ingres et Delacroix) et une ouverture vigoureuse vers l’art du XXe.siècle. Picasso s’approprie pour les dépasser les innovations de Cézanne et des Fauves. Cette œuvre, qui suscita des réactions passionnées, est le point de départ du cubisme, caractérisé par un langage géométrique et une multiplicité des points de vue.

 

Picasso représente l’intérieur d’un bordel, inspiré d’une maison close barcelonaise, située dans la carrer Avinyò, qui donne son nom à la toile. Des centaines de travaux préliminaires ont préparé la réalisation presque secrète de cette œuvre. Les genres, nu féminin et portrait de groupe, ne sont pas en eux-mêmes innovants. Ce classicisme des genres rend la rupture formelle plus éclatante. L’espace, meublé par des draperies, est déconstruit, la perspective brisée, voire inexistante. L’accent est mis sur la verticalité. Même la nature morte, au premier plan, semble chuter vers le spectateur.

 

La provocation est moins dans le thème choisi que dans son traitement. L’absence totale de pudeur des cinq femmes, leurs regards braqués sur le spectateur, sans communication entre elles, obligent celui-ci au voyeurisme, tandis qu’il est lui-même dévisagé. En cela, Picasso est un héritier de l’Olympia de Manet, qui met déjà en scène une prostituée au regard impudique.

Picasso fait fi des canons esthétiques qui président traditionnellement à la représentation du nu féminin. Les corps sont déformés. La femme assise présente à la fois son dos et son visage. L’influence de l’art africain, qui se substitue à celle de l’orientalisme du XIXe siècle, est très nette dans les visages des deux prostituées de droite.

 

La palette de couleur est assez restreinte. Les couleurs chaudes, du rose pâle à l’ocre rouge, dominent, notamment dans les corps des femmes. Cependant, des couleurs froides, blancs, gris, bleus, qui composent l’essentiel des draperies, offrent un violent contraste. Les formes sont fréquemment soulignées par des contours blancs ou noirs qui accentuent leur déstructuration.

 

Par leur force et leur nouveauté, les Demoiselles d’Avignon constituent donc une œuvre clé de l’art du XXe siècle.

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21 mars 2011

Racine, Britannicus

 

Résumé

Britannicus relate un épisode de la vie de l'empereur Néron, arrivé sur le trône grâce aux stratagèmes de sa mère Agrippine. Cette dernière a en effet épousé l'empereur Claude, père de Britannicus. Après avoir éloigné Britannicus du trône en le disgraciant aux yeux de son père, elle se débarrasse de l'empereur Claude en l'empoisonnant. Néron peut alors accéder au pouvoir. La pièce de Racine nous montre la naissance de la monstruosité de Néron. Au début de la pièce, il vient d’enlever l'amante de Britannicus, Junie. Arrive alors ce dernier, qui se laisse convaincre par le conseiller de Néron d’accepter l’offre de vengeance d’Agrippine : celle-ci, n'ayant pas digéré de se voir écarté des projets de son fils, ferait de Britannicus (demi-frère de Néron) le nouvel empereur. (acte 1).

 

Cependant, dans le même temps, le conseiller de Néron va avertir son maître de ce complot, mais ce dernier n'est préoccupé que par sa passion naissante pour Junie à laquelle il demande sa main. Celle-ci, horrifiée, refuse par amour pour Britannicus. Néron lui ordonne alors de rompre avec son amant, pour éviter la mort à ce dernier. L’empereur assiste, caché, à la rupture qu’il a orchestrée (acte 2).

 

Tandis qu’Agrippine pense toujours à se venger, Junie révèle à Britannicus le stratagème de Néron. Mais ce dernier survient et fait emprisonner son rival, tout en maintenant Agrippine enfermée au palais.(acte 3).

 

Néron rencontre enfin sa mère qui lui rappelle tous les sacrifices faits pour lui. Néron lui promet alors de se réconcilier avec Britannicus lors d’un festin qu’il organisera. Mais il hésite toujours entre la réconciliation et la vengeance. (acte 4).

 

Enfin, Britannicus est emprisonné lors du festin tandis que Junie s'enfuit chez les vestales, échappant pour toujours à l’empereur (acte 5).

 

Explication

La pièce de Racine, en montrant la force des passions, aborde trois thèmes essentiels : le premier est celui des frères ennemis, opposant droit du sang et droit de la loi (Claude avait reconnu Néron comme fils). Et Claude, jusqu'à sa mort, avait toujours été un bon empereur, respectant la loi. C'est pourquoi Racine décide de montrer Néron la nuit de son premier crime. En tuant Britannicus, l'empereur se débarrasse de l'élément qui empêche à sa toute-puissance tyrannique de s'affirmer.

 

Le second est l’opposition des passions, entre un amour fait de respect et de tendresse et un amour plus violent et dominateur. Néron fait usage de son pouvoir jusque dans l’intimité puisqu'il fait de Junie une victime qui n'a d'autre choix que de subir son amour. De plus, il éprouve une jouissance sadique à voir souffrir les autres. Néron devra pourtant constater son infériorité face au pouvoir divin, puisqu’il ne pénétrera pas dans l’enclos sacré des vestales, protégé par la loi divine. Enfin, Néron apparaît comme un maître absolu, régnant sur les autres et étant le seul au fait de ses propres actions et intrigues, trouvant peut-être par là une compensation à la tyrannie de son amour duquel il est esclave. En effet, en se débarrassant de sa mère, de son conseiller vertueux (Burrhus) et de son demi-frère Britannicus, ennemi politique et amoureux, il est le maître du destin de tous les personnages, et comparable à un petit dieu terrestre.

21 mars 2011

Le théâtre dans la Grèce antique

 


 

  Pour les Grecs du Vème siècle avant J-C, le théâtre n'est pas essentiellement comme pour nous un divertissement. C'est avant tout un spectacle politique et religieux. 

Les pièces de théâtre ne sont jouées qu'une seule fois dans le cadre d'un spectacle en l'honneur de Dionysos : les grandes Dionysies. Les grandes Dionysies ont lieu au moi de mars. Trois auteurs tragiques sont en compétition et doivent présenter chacun quatre pièces : trois tragédies et un drame satyrique (un drame traitant un mythe de manière ironique).

Pendant ces Dionysies, toutes les autres activités étaient suspendues : il n'y avait ni jugement, ni Assemblée du peuple. Toute la cité était concentrée sur les grandes Dionysies. Ceux qui perdaient une importante journée de travail recevaient une indemnité, le μισϑος

Le personnage principal, le protagoniste, devait être payé. Les deux autres acteurs n'étaient pas payés. Il fallait également payer le choeur. Faire une pièce de théâtre demandait donc un financement important. C'est l'archonte éponyme qui choisissait un citoyen très riche pour financer une pièce. On le nomme le chorège (χορηγας) et on dit qu'il s'occupe de la chorégie. Il peut refuser s'il ne pense pas avoir les moyens et faire un procès à un plus riche que lui.                                                                                                                     Le Théâtre de Dionysos à Athènes, tel qu'on l'imaginait en 1891

On dit, on écrit couramment que les théâtres grecs sont creusés au flanc d’une colline, tandis que les théâtres romains sont construits en terrain plat sur voûtes et arcades. En réalité, cette opposition mérite d’être fortement nuancée.

Si l’on examine la disposition d’un nombre suffisant de théâtres antiques, on s’aperçoit vite que :

aucun théâtre grec ne se trouve construit en terrain plat (l’architecture grecque classique ne permet pas la construction sur voûtes concrètes, qui n’est connue qu’à partir de l’architecture romaine), mais les ailes ou parties latérales peuvent être construites en maçonnerie : à Épidaure ou à Dodone, où elles sont en remblai, mais plus encore à Argos, par exemple, où les parties construites constituaient l'essentiel du koilon.

une immense majorité de théâtres romains sont eux aussi adossés à une colline. La construction sur terrain plat est un luxe et une prouesse réservés à la capitale (théâtres du Champ de Mars, à Rome) et à certaines villes des provinces romaines situées en pays entièrement plat, toujours par obligation, et non par choix.

Cette remarque ne concerne pas les amphithéâtres romains, nécessairement construits, dès qu’ils sont de quelque importance. La Grèce antique connaît déjà la notion de costume de théâtre : les acteurs revêtent des vêtements qui ne sont pas ceux de la vie quotidienne. Ceux-ci varient suivant l'époque et le genre (tragédie, comédie, drame satyrique) mais leur rôle reste identique : il s'agit de faciliter l'identification des acteurs. En effet, un même acteur peut jouer plusieurs rôles au sein d'une même pièce, parfois très différents. Les textes des pièces ne comprennent aucune indication de costume, mais il est possible de relever des allusions pertinentes dans le texte lui-même. Il existe également des représentations figurées, très nombreuses pour la comédie : peintures sur vases ou encore figurine.Les choreutes tragiques portent des vêtements qui identifient leur métier ou leur condition sociale. Dans les Suppliantes, le chœur représente les Danaïdes, qui portent de somptueuses robes barbares. Dans Ajax, il s'agit de marins de Salamine. Dans les drames satyriques, le chœur est toujours composé de satyres : ils sont nus, dotés d'un énorme phallus postiche en érection. Dans la comédie, le costume de base est agrémenté d'accessoires : de petites ailes, par exemple, pour le chœur des Guêpes.     

 

 

Toute tragédie grecque est une alternance entre des parties chantées et des parties parlées. Les premières sont prises en charge par l’ensemble deschoreutes. Tout en chantant et accompagnés par le son de l’aulos (sorte de flûte), ils dansaient. C’étaient des citoyens qui représentaient la cité au théâtre, mais qui n’avaient pas besoin d’être doués en chant. Ces parties chantées qui peuvent nous paraître étranges parce qu’inhabituelles tenaient alors une place très importante. Elles étaient d’ailleurs mises en valeur par le contraste établi entre un personnage souvent seul, face au chœur constituant son interlocuteur. En effet le chœur ne se mêlait pas aux autres personnages : après son entrée solennelle, il restait dans l’orchestra. De plus, le chœur, véritable personnage, survit à toutes les situations. Cette importance du chœur se voit dans les titres des pièces, comme par exemple Les Suppliantes ouLes Perses, qui désigne le groupe formé par les choreutes.

 

En ce qui concerne l’action, le chœur commentait les événements en émettant une morale traditionnelle, mais pouvait aussi donner des conseils ou blâmer le héros. Il intervenait souvent dans l’action : c’était en fait un intermédiaire entre les spectateurs et le héros, mais aussi entre les personnages eux-mêmes. En fait, ils ont aussi le rôle d’éclaircir le sens de la pièce, en commentant l’intervention d’un personnage ou en donnant des indications scéniques. Ils annoncent aussi l’arrivée des personnages. Leur rôle

est donc multiple

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